Les pieds sous le soleil de la Provence, au sud, et la tête à l’ombre des forêts , au nord. Bordé, à l’ouest , par la vallée de la Drôme et, à l’est, par le Trièves, le parc du Vercors émerge comme une île-forteresse en terre ferme.
Spectaculaires, aspirées par la montagne, secrètes parfois, hardies et perchées au-dessus de ravins qui incitent les conducteurs à frôler les parois…les routes du Vercors ouvrent cette forteresse sur le reste du monde. Tracées au siècle dernier au prix de dizaines d’années d’efforts, elles témoignent de l’audace des bâtisseurs d’hier.
Grands et Petits Goulets, gorges du Furon , de la Bourne, du Nant, route des Écouges, celle des Falaises-de-Presles, ou encore Combe-Laval, toutes ces routes plus vertigineuses les unes que les autres, provoquent le frisson.Elles attestent du combat acharné que trois générations d’hommes ont livré contre ce bastion isolé. À l’aide de ponts volants, d’ouvriers encordés, de dynamitages répétés. De nombreux accidents émaillèrent la construction de ces passages de la délivrance.
La route la plus vertigineuse et la plus fréquentée aussi, celle des Grands-Goulets, semble sertie dans la verticalité des murailles. Elle s’apparente à un long tunnel en pointillé, où la lumière et l’ombre se disputent l’asphalte. Il faut la parcourir, laisser son regard s’accrocher aux traces des barres à mines, scruter l’horizon ou les profondeurs obscures… Ainsi on rend hommage à la hardiesse des hommes qui ont ouvert ce coin de terre aux voyageurs.
Balades coups de cœur d’un guide averti
- Le sentier Gobert : cette balade part du fond de Val-de-Lans et emprunte le sentier Gobert, situé entre Lans et Villard-de-Lans. Ce dernier, véritable balcon situé à 1 450 m d’altitude, permet d’appréhender toutes les espèces de la faune et de la flore, tout en conservant sous le regard d’empreinte des « peintres des paysages » que sont les agriculteurs. Le retour peut s »effectuer en véhicule ou en boucle. Prévoir quatre à cinq heures pour cette solution.
- À la recherche des orchidées sauvages : De fin mai à milieu août selon l’altitude, 52 espèces peuvent être observées. L’ophrys bourdon, qui prend l’allure de cet insecte pour garantir la pollinisation ou le sabot de Vénus, la plus grosse des orchidées, méritent à elles seules quelques dizaines de minute de marche.
- Les hauts-plateaux : les paysages favoris, sans aucune route ni village, arides, isolés, ce sont les hauts plateaux. Sur 30 km de long et 8 de large, cette zone constitue la plus importante réserve naturelle de France. Au pied du Grand-Veymont ( 2 341 m ), proche du mont aiguille, elle accueille des tétras-lyre, des bouquetins, des cerfs, des chamois, des sangliers, des marmottes, des faucons pèlerins, des chocards et plus de 80 espèces d’oiseaux.
- La totale : la grande traversée du Vercors (GTV). De la lavande aux edelweiss et en partie sur le tracé du GR 91, cette traversée permet la découverte du massif dans son intégralité. Cette itinérance accepte les moyens de locomotion les plus divers : VTT, cheval, rando solo, ou portage avec des ânes ou des lamas. Des hôtels de village aux refuges isolés, tous les modes d’hébergement sont possibles.