Enraciné depuis des siècles dans le delta du Rhône, le cheval de Camargue s’ébat en semi-liberté sur un territoire de marais et de prés-salés. Grâce à lui, le promeneur peut approcher de manière paisible les oiseaux.
Serait-elle née de l’écume, cette race de chevaux sauvages? Depuis des siècles, le sort du cheval de Camargue est lié à cette terre sertie entre la Méditerranée et les bras du Rhône. Il faut le voir ce fils de Crin-Blanc, en manade avec les taureaux autour de l’étang de Vaccarès, cherchant sa nourriture au gré des sansouïres, ces prairies craquelées, imprégnées de sel, où poussent la salicorne et la la saladelle, la fleur mauve du gardian.
De ces conditions de vie en semi-liberté, le « camargue » a hérité sa rusticité, reflet parfait du sol et du climat. La robe blanche ou gris clair est – curieusement bai-brun à sa naissance – la crinière hirsute, la tête puissante, le corps robuste, pas plus de 1.45 m à l’encolure. Il descendrait du cheval du quaternaire, de Solutré, dont il perpétue les caractéristiques costaudes.
En 1978, sa race a été officiellement reconnue par les haras nationaux. Et notamment grâce à l’action conjointe de l’Association des éleveurs de chevaux de race camargue et du Parc naturel régional, qui œuvrent pour sa sauvegarde et le maintien de son environnement en pâtures sauvages.
C’est d’ailleurs le Parc naturel qui tient le livre généalogique de la race et participe aux tournées dans les manades, à l’automne, pour enregistrer les naissances et contrôler les ascendances. La reconnaissance est rigoureuse: n’ont droit à l’appellation cheval de Camargue que les poulains n »s et élevés en manades, en extensif, dans le berceau de la race, un triangle géographique compris entre Fos-sur-mer , Tarascon et Montpellier. Compagnon du gardian pour la surveillance des taureaux, le camargue affirme des qualités remarquables de cheval de selle. Mais rassurez-vous, les chevaux de promenade sont dressés pour ne pas broncher et pour calquer leur pas sur la monture du guide…ce qui les rend accessibles aux néophytes.
Une balade à cheval dans le Parc naturel permet d’approcher les oiseaux sans les déranger. Et, dans un pays d’étangs et de marais à perte de vue, elle offre des points de vue inédits. Mettez-vous en selle sur un vrai cheval de Camargue et partez avec un accompagnateur. Il vous conduira près de l’étang du Fangassier, où nichent en permanence des colonies de flamants roses. Drôles d’échassiers! À la fois frêles sur leurs pattes infinies et hautains avec leur bec puissant.
De l’autre côté du Parc, entre les étangs de Ginès et de Consécanière, s’étire une langue de terre où vous pourrez galoper suspendu entre le ciel et l’eau. Là, dans les marais, s’affairent des aigrettes et des familles entières de canards. Qu’un butor étoilé s’envole à quelque pas de votre cheval, et votre promenade se mue en un instant rare.
Découvertes et balades sur la digue
- Parc ornithologique du Pont-de-Gau:
Busard des roseaux, flamants roses, hérons cendrés… Tous les oiseaux nichant ou s’arrêtant en Camargue se dévoilent ici dans leur milieu naturel. Les plus difficiles à surprendre dans la nature sont représentées dans de grandes volières. Pour les autres, des sentiers ceinturant les marais, ponctués de panneaux explicatifs, permettent de les observer en toute tranquillité.
- Milieux naturels, au domaine de la Palissade :
Ce domaine de plus de 700 ha, parsemé d’étang et de marais, est équipé d’observatoires. Un aquarium restitue la faune aquatique du Rhône et des marais, tandis qu’un herbier collecte toute la flore de la basse Camargue.
- Randonnées le long de la digue à la mer:
Un paradis pour tous les randonneurs: cette digue de 20 km qui ourle la réserve naturelle est rigoureusement « réservée » aux promeneurs à pied ou à vélo. Là, entre terre et eau, entre étang et Méditerranée, les aigrettes et les avocettes, s’agitent à leur aise. Mieux vaut s’y aventurer tôt le matin ou en fin d’après-midi, quand la lumière se fait plus douce.
- Plages et pèlerinages aux Saintes-Maries-de-la-mer:
Face à la mer, entre les étangs, les « Saintes » forment le plus gros bourg de la Camargue. Autrefois petit village de pêcheurs, la commune attire aujourd’hui les estivants amateurs de belles plages et une foule de touristes. Les reliques des saintes Marie Salomé et Marie Jacobé ainsi que leur statue de leur servante, Sara – patronne des gitans -, reposent dans l’église romane du XIIe siècle.
- Arles et Aigues-Mortes, cités d’histoire:
La plus grande partie de la Camargue est rattachée à la cité d’Arles, ce qui en fait la commune la plus grande de France. Impossible de sillonner le Parc naturel sans s’y arrêter. Les arènes, le théâtre antique, les Alyscamps, le Museon Arlaten, Saint-Trophisme, les ruelles aux maisons dorées: à Arles, les pierres racontent l’histoire. A l’ouest du Petit-Rhône, Aigues-Mortes protégée par ses remparts, règne sur les étangs de la Petite-Camargue.