Parc du Haut-Jura: les orfèvres du bois à l’honneur

Les 23 et 24 août, le Parc du Haut-Jura fête tous les artisans du bois. Un bel hommage rendu à des corporations qui existent, pour certaines, depuis le IVe siècle, et produisent encore une bonne partie de l’économie régionale.

Le Parc du Haut-Jura couvre 48 communes, dont 44 sont situées dans le Haut-Jura, 2 dans le Doubs et 2 autres dans l’Ain. Formant ainsi une unité géographique cohérente, dessinée voilà 60 000 ans par la poussière des Alpes, ce périmètre du Jura plissé est calqué sur l’ancien territoire de Saint-Claude. Cette vaste seigneurie fondée au début du Moyen Âge, et que le moine saint Claude dirigea un temps, devint rapidement un lieu de pèlerinage et de commerce.

Les artisans locaux y développèrent un remarquable savoir-faire en matière d’objet de piété. Les tourneurs travaillèrent d’abord le buis, le frêne et la corne. Au cours des siècles, ils s’exercèrent sur des matériaux plus exotiques et précieux: l’ivoire, les pierres précieuses ou encore la Galathite.

 Le Haut-Jura a su conserver ses atouts. La région fabrique toujours , aujourd’hui, 80% des jouets et des boutons moulés ou tournés en France. Le savoir-faire des artisans du Haut-Jura tient à la fois de leur histoire et de la rigueur du climat de la région.

L’hiver dure près de six mois dans les hauteurs de la montagne jurassienne, et le froid y atteint couramment -30°C. Les récoltes ne suffiraient pas à nourrir une famille. Les paysans ne disposaient que d’une richesse: les forêts de sapins, d’épicéas et de bouleaux, qui s’étalaient à perte de vue sur les flancs de leurs montagnes. Ils se firent donc artisans.

Une exploitation naturelle de la région

Le bois d’épicéa, particulièrement dense et régulier, se plie aux usages les plus exigeants. Les tabletiers apprirent à le découper en tranches parfaitement régulières, de quelques millimètres d’épaisseur. Les layetiers en firent des meubles de rangement avec une multitude de petits tiroirs permettant, par exemple, de ranger l’outillage d’horlogerie.

Les boisseliers découpèrent leurs bois en tranches suffisamment fines pour fabriquer l’emballage de certains fromages, des boîtes à cigares ou bien encore des plumiers. Les travaillonneurs fabriquaient, quant à eux, des sortes de tuiles de bois dénommés tavaillons.

Au XVIIe siècle, les tailleurs de Saint-Claude se lancèrent dans la fabrication de pipes. À la même époque, un fabricant de clous – une industrie indispensable pour fixer les tavaillons aux toits – eut l’idée de les tordre en tous sens pour en faire…des lunettes. Sa ville d’origine, Morez, reste, à l’heure actuelle, la capitale mondiale de la lunetterie.

Le bois sous toutes les rainure

  • Le plus animé et le plus passionnant des musées est peut-être celui de la Boissellerie, dans la commune du Bois-d’Amont, qui présente l’ensemble des techniques du bois dans le Haut-Jura.
  • La Maison de la Pipe et du Diamant, à Saint-Claude, relate l’histoire de la pipe et celle du travail des pierres précieuses.
  • À Moirans, les locaux futuristes de la Maison du Jouet célèbrent cette activité à la fois traditionnelle et contemporaine.
  • À Prémanon, un hommage est rendu à un enfant du pays, Paul-Emile Victor, avec le musée européen de l’Exploration polaire, près de la station des Rousses. Des expositions sur les Eskimos, les Lapons, la faune polaire…
  • Plus régionale, la Maison Michaud, à Chapelle-des-Bois, constitue un exemple typique des fermes du pays.

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